Bien, de deux chose l'une (et comme disait Jean Rostand, chaque fois que nous entendons dire : de deux chose l'une, empressons-nous de penser que, de deux choses, c'est vraisemblablement une troisième)... soit mon compteur ne fonctionne pas... soit c'est le compteur d'overblog qui compte plus de visiteurs qu'il n'en existe réellement !?...
Concernant le manuscrit il avance, lentement certes, mais il avance. Je tiens enfin mon intrigue de bout en bout, du moins dans ma petite cervelle, et il suffit (doux euphémisme) à présent de la mettre par écrit. D'ailleurs je suis actuellement occupé à corriger certains passages... je devrais certainement laisser ce travail pour plus tard mais c'est malheureusement plus fort que moi ! D’ailleurs je me posais justement une question : pourquoi une personne normalement constituée se lève-t-elle un beau jour en voulant écrire un manuscrit ? D’aucuns auront sans doute leur idée sur la question (dégénérescence mentale, volonté de dominer le monde, ego surdimensionné…). Pour ma part je me souviens parfaitement du jour où c’est arrivé. J’étais alors debout sur la cuvette des toilettes en train d’accrocher un cadre, lorsque j’ai malencontreusement glissé et me suis lourdement cogné la tête. Alors que je me relevais groggy, une image m’est apparue, l’image du convecteur temporel ! Euh… !? Ha non ça c’est autre chose...
Non en fait au plus loin que je me souvienne j’ai toujours aimé écrire. En fait tout jeune déjà je me découvrais quelques prédispositions à la rêverie que mes professeurs d’école primaire assimilèrent très rapidement (sans plus de recul) à de l’absence d’intelligence… Je reconnais aisément que je préférais alors largement regarder par-dessus la fenêtre que me concentrer sur un tableau rempli de petits hiéroglyphes mathématiques dessinés à la craie.
Ce n’est pourtant que plus tard, au collège, que j’ai véritablement sombré dans l’écriture, par la faute d’un professeur de français des plus farfelus (j’ai appris avec tristesse qu’il était décédé il y a peu de temps). Ce professeur avait en tête de nous faire aimer le français, qui jusqu’à présent se résumait à des dictées et des leçons de grammaire… pas très passionnant. Il a ainsi instauré un concours de rédaction, avec à la clé des vieux timbres à gagner (issu de sa collection personnelle). Le sujet était libre. Ce fut la première fois que j’ai adoré faire un devoir. Bon autant vous dire tout de suite que je n’ai pas gagné le premier prix (qui fut attribué, pour le motiver, au plus turbulent et au plus mauvais élève de la classe qui, il faut bien l’avouer, s’était surpassé sur ce coup).
Un an plus tard, j’étais alors en 5ème, j’entreprenais la réécriture de la « Guerre des Etoiles », parodie dans laquelle mes camarades de classe, ainsi que mes professeurs, jouaient les principaux rôles. Très rapidement les feuilles manuscrites circulèrent dans la classe et tout le monde voulut apparaître dans l’histoire. Malheureusement ce qui devait ne pas arriver arriva… et le manuscrit tomba dans les mains de la prof (de français). Celle-ci n’apprécia que modérément de se retrouver ainsi parodiée et dans un élan de générosité m’envoya rendre visite au directeur (ce qui n’arriva finalement pas grâce à la solidarité de mes camarades… Dieu bénisse l’Amérique et la Solidarité…).
Les années passent et me voilà rendu à l’université (de Grenoble... avec son magnifique campus au cœur des montagnes). Ha l’université... une période importante car j’y effectue bon nombre de productions littéraires personnelles et en particulier mon mémoire de maîtrise : « Régime Politique et Développement Economique ». Je voulais travailler sur un thème très peu approfondi par la littérature économique et politique qu’est celui du lien qui peut exister entre le régime politique d’un pays et son développement économique. Un sujet que je trouve absolument passionnant (assurément très polémique) même si je conçoit aisément qu’il peut jouer sur d’autres l’effet d’un puissant somnifère. Bref, ce qui est important c’est qu’il s’agit là de la première fois où j’ai véritablement songé à me faire publier (en l’occurrence un article dans une revue d’économie politique).
En 2001, de retour du Canada, je m’installe en Beaujolais. Là la maladie s’aggrave puisque je commence à écrire mon premier manuscrit. Cependant il reste inachevé à ce jour. J’en entreprends rapidement un deuxième, que j’arrête également, puis un troisième qui restera tout aussi inachevé. Décidément quelque chose n’allait pas. L’envie d’écrire était là mais je n’arrivais pas à trouver le sujet qui me convenait. C’est ainsi qu’un beau jour un ami me parle du Seigneur des Anneaux. Le Seigneur des Anneaux ? M’écriais-je interloqué ? Autant avouer tout de suite que je n’en avais jamais entendu parlé. Il décide alors de m’emmener au cinéma voir le film qui venait tout juste de sortir. Une sombre histoire de Hobbits, de Nains, de Trolls, d’Elfes…. Bref je trouve tout cela fort étrange !? Mon auteur fétiche étant Jean Ray, je suis alors très loin de mon univers littéraire. J’entreprends néanmoins la lecture du Seigneur des Anneaux, sans grande conviction. Ce fut en fait une révélation ! Je n’ai plus pu me détacher de ce livre. Je le lisais le matin, je le lisais à midi, je le lisais le soir jusqu’à point d’heure, j’avais enfin trouvé mon univers.
Courant 2003, je déménage pour la Saône et Loire. Habité par le besoin de raconter une histoire qui me trotte dans la tête depuis un moment, et par la découverte de l’univers Fantasy, je commence l’écriture de mon manuscrit. Je n’ai alors que quelques éléments de l’histoire, je ne la maîtrise pas entièrement. Et voilà comment depuis trois ans je travaille sur ce manuscrit, profitant du peu de temps libre que j’ai à ma disposition. Je ne désespère cependant pas un jour de le faire publier (le quand et le comment sont secondaires... j’aurais tout le temps de me poser ces questions lorsque le manuscrit sera achevé). J’ai bien conscience qu’il faut être un brin cinglé pour se lancer dans un projet pareil, voir farfelu ou optimiste. Mais après tout... si je ne le fais pas, personne ne le fera à ma place. On a bien le droit de rêver !